Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils étaient enfermés dans leur appartement
Sur un ordre donné de leur gouvernement
De tous les confiner au début du printemps
Peu importe leur prénom, leur race, leur religion
La loi était pour tous
Restez dans vos maisons
Les journaux, la télé entretenaient la peur
D'un viral danger qui pouvait tuer les leurs
Ils ne mouraient pas tous mais tous seraient frappés
S'ils ne respectaient pas les distances conseillées
Ils découvrirent alors des valeurs oubliées
Le silence, la famille, la solidarité
Et c'est de leur balcon qu'ils se mirent à chanter
Pour soutenir tous ceux qui allaient les sauver
Le chaos que vivait toute l'humanité
A redonné du souffle à la terre mortifiée.
On entendit de nouveau la nature chanter
Les rivières, les forêts se mirent à danser
Quand leur chef leur a dit, ça y est c'est terminé
Vous pouvez ressortir pour aller travailler
Allez dépêchez-vous, vous allez nous aider
On a besoin de vous pour nourrir nos banquiers
Les hommes ont préféré la campagne au pavé
Et c'est dans la nature qu'ils se sont dispersés.
Laissant les villes désertes aux requins affamés
Le blé, ils ont appris qu'il vaut mieux le semer
Ils apprirent le partage et la fraternité
La vie, l'amour, la paix et la joie retrouvée.
Chaque année au printemps, ils brûlent des billets
Au pied de leur totems pour ne pas oublier
Qu'ils ont été esclaves de leur cupidité
Et que tous leurs enfants en soient protégés
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils étaient enfermés dans leur appartement
Sur un ordre donné de leur gouvernement
De tous les confiner au début du printemps
Véronique Lehoreau